Conception et fabrication d'Unités Mobiles de Déshydratation,
Presses à bandes, Combinés, Décanteurs / Epaississeurs

Jean Christophe Baudez -IRSTEA (Ex Cemagref) - Thème de Recherche INSPIRE

Au quotidien, entre les toilettes, les douches, les vaisselles et autres lessives, chaque français génère environ 1 litre par jour de boue liquide, à environ 4 grammes de matières sèches. Ramenée à l'ensemble de la population, la production dépasse les 60.000 mètres cubes par jour (l'équivalent de 1.500 semi-remorques) qu'il faut éliminer. Parallèlement, l'essentiel du parc français est constitué de petites stations d'épuration (75% ont une capacité inférieure à 2000 équivalent-habitants) qui n'utilisent pas des technologies lourdes et coûteuses pour traiter les boues.
Or, dans le cadre d'une politique de valorisation de la matière organique, quelle que soit la solution d'élimination/valorisation retenue, la phase de déshydratation des boues est primordiale :

  • pour le respect des préconisations techniques lors des traitements thermiques (séchage, gazéification, incinération, co-incinération);
  • pour la maîtrise des coûts : dépenses énergétiques lors de l'étape de déshydratation et du transport, réduction des frais de génie civil grâce à la réduction des volumes;
  • pour l'amélioration de l'acceptabilité de la valorisation agricole (rejet des boues pâteuses). De plus, en concentrant les éléments nutritifs, les rendements des chantiers d'épandage seront améliorés, ils dureront moins longtemps car la dose épandue sera moindre. Enfin la réduction des volumes facilite les exportations sur des territoires où les besoins agronomiques sont importants.

Il faut cependant admettre que l'on ne maîtrise pas complètement les opérations de déshydratation, tout simplement parce que la boue est un matériau complexe et parce qu'il ne suffit pas de presser fort pour en extraire l'eau. Les opérations de déshydratation des boues résiduaires se heurtent toujours à plusieurs verrous essentiellement d'ordres techniques et économiques pour réduire les volumes produits et stockés. Techniques, parce que les mécanismes rendant difficile l'extraction de l'eau sont encore mal identifiés, handicapant de ce fait le choix des couples matériau-matériel les plus performants pour une composition de boue ou une filière de traitement donnée. Economiques, parce que la boue n'étant pas considérée comme un matériau à valeur ajoutée, les investissements réalisés pour le traitement et la valorisation sont plutôt a minima, surtout pour les petites et moyennes collectivités.
De fait, l'avenir semble désormais s'orienter vers le couplage entre la technologie et les propriétés physiques et mécaniques des matériaux à déshydrater